ACTUALITÉS     CRÉATIONS      LA CIE     CONTACT     ︎ ︎ ︎ ︎



LE REPAS D’ANNIVERSAIRE


Contruction, écriture et mise en scène Clémentine LORAIN

Avec Myriam FICHTER et Araksan LAISNEY

Création lumière et machinerie de Joséphine NOGUE


CALENDRIER


CRÉATION

-Du 14/08/23 au 26/08/23 : résidence d’écriture à Jonzieux, dans le cadre de l’Été culturel, soutenue par la DRAC Loire
-Du 16/10/23 au 14/11/23 : résidence de construction de la marionnette à La Corte Ospitale (Rubiera, IT), dans le cadre du Nouveau Grand Tour, soutenue par L’Instutit Français et l’Ambassade de France en Italie
-Du 22/04/24 au 27/04/24 : création au Théâtre Nationale Populaire (Villeurbanne)
-Du 24/06/24 au 28/06/24 : création à La Friche Lamartine (Lyon 3ème)
-Du 11/08/24 au 16/08/24 : création au Théâtre de L’Uchronie (Lyon 7ème)
-Du 07/10/24 au 12/10/24 : création au Théâtre Nationale Populaire (Villeurbanne)
-Du 19/10/24 au 08/11/24 : création au Teatro alla Misericordia (Sansepolcro, IT)
-Du 02/12/24 au 18/12/24 : création au Théâtre du HangArt (Marseille 4ème)

DIFFUSION
-Le 23/07/24 : Festival Graines d’Artistes (Roanne) - forme courte
-Du  03/08/24 au 04/08/24 : Festival de l’Arbre Bavard (Andouillé) - forme courte
-Le 25/10/24 : Teatro alla Misericordia (Sansepolcro, IT) - sortie de résidence
-Le 18/12/24 : Théâtre du HangArt (Marseille 4ème) - sortie de résidence
-Du 08/01/25 au 11/01/25 et du 15/01/25 au 18/01/25 : Théâtre de L’Uchronie (Lyon 7ème)

TRANSMISSION
-Du 22/07/24 au 26/07/24 : stage de construction et manipulation de marionnettes au LABO - Pôle de création de Roanne, dans le cadre du Festival Graines d’Artistes

RÉSUMÉ


Le Repas d’anniversaire raconte l’histoire d’une jeune femme, Elena, qui se réveille seule devant un gâteau d'anniversaire à la bougie vacillante. Elle pleure doucement au milieu de la solitude qui borde son 26ème anniversaire. Tout comme elle pleurait le jour ses 25ème précédents anniversaires.
Au moment de mouiller de sa salive son index et son pouce pour éteindre la bougie, elle prend la décision d’envoyer des cartons d’invitation à de vagues connaissances pour organiser sa première fête d’anniversaire. Mais cette fête ressemblera aux anniversaires passés, car personne ne viendra.
Ainsi, débute la véritable histoire du Repas d'anniversaire. Elena entreprend de créer sa propre invitée : Fantine, une marionnette. À ses côté, elle instaurera le nouveau rituel du Repas d'anniversaire, aux codes dissidents, qui consistera à se réunir tous les jours avec sa convive non-humaine autour d'un repas d’anniversaire, dans le but dissimulé qu’entretient Elena depuis années, d’organiser sa disparition.
En parallèle, l’histoire d’une autre jeune femme qui trouve dans la rue le carnet perdu d’Elena. À la fois fascinée et tourmentée à sa lecture, elle décide de répondre à l’annonce de recherche d’une manipulatrice pour marionnette, émise par Elena, dans l’intention de reconstituer le portrait de l’autrice et d’éclaircir ses intentions de disparition, mentionnées dans le carnet.
Au cours de ses repas d’anniversaire, elles tenteront donc d’organiser leur disparition, tissant de la sorte les liens étroits d'une communauté qui déjoue la norme dominante des rapports sociaux.
Écrit pour deux interprètes et une marionnette, Le Repas d’anniversaire nous raconte une traversée poétique dans la vie de deux jeunes femmes, où se mêle tentative de disparition et de rencontre par le biais d’une marionnette, présence non-humain et condition sine qua non de la relation entre les deux jeunes femmes.


NOTE D’INTENTION


À l’origine du projet, le souvenir du Rituel d'anniversaire de Sophie Calle, et sa une réelle exploration ou enquête de terrain impudique qui sublime l’obsession pour un rite, une personne, une chose. La franchise, la sincérité troublante et la ténacité, parfois menaçante, de sa démarche qui vise à ériger l’intime au rang de quête, et de faire de cette quête une oeuvre.
Les fondements du Repas d'anniversaire trouvent racines dans une nécessité d'investigations artistiques : ne pas livrer une intimité tel quel, mais l'altérer, la modifier, jouer avec. Dénaturaliser l’intime. Ne pas en faire un objet d’art en soi, mais tâcher d’en extraire la dimension artificielle et ritualisée.
Nous la connaissons bien, la pression sociale autour de l'anniversaire, ou du moins, nous pouvons la constater : elle implique de témoigner d'être heureux.euse de célébrer sa naissance, de devoir être entouré.e, de préparer une fête qui permet à l'enfant d'inviter ses premier.ère.s camarades de classe, et à adulte de réunir une table familiale qui dit le temps qui passe ou qui se fige. L’anniversaire remplit une fonction de mémoire intime collective. Comment faire quand cette mémoire ne peut-être partagée ?
L’argument du rituel d’anniversaire qui se poursuit jour après jour, est pour moi l’occasion de raconter avec humour et empathie, la naissance d'une relation entre deux jeunes femmes, au moyen du non-humain, la marionnette.

Aussi à l’origine de la création, le parcours de fin de vie de l’écrivain suisse Robert Walser, sa retraite asilaire et son processus d’effacement.
Interné en 1929 à la clinique de la Waldau, puis en 1933 à l’hôpital psychiatrique de Herisau, Robert Walser entame un lente disparition passant du statut d’écrivain, à celui de créateur de “microgrammes” à peine déchiffrables. Il reste silencieux, cesse d’écrire définitivement en 1933, avant de disparaître définitivement dans la neige, le jour de Noël 1956.
Ce qui m’intéresse tout particulièrement dans la disparition, c’est son processus, les questions qu’il soulève, et les moteurs et enjeux fictionnels qu’il crée.
Est-ce possible de faire disparaître son d’identité ? Ou à défaut, comment faire pour changer d’identité ?
En disparaissant, est-il possible de se détacher de l’espoir que l’on me recherche ? Ma disparition n’est-elle justement pas l’unique moyen de faire dévier sur moi, un peu d’attention ?
À l’instar d’un Deus ex macchina inversé, Le Repas d’anniversaire tente de faire de la disparition et des moyens mis en place pour y parvenir, un théâtre produisant “des univers parallèles et souterrains, qui semblent dresser mille paravents contre la réalité.”

Clémentine LORAIN

“Tu es capable de vivre sans que personne ne se souvienne, même de loin, que tu existes.” Robert Walser