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LE NON HUMAIN VIVANT 

ou La Promenade des montagnes


Contruction, écriture et mise en scène Clémentine LORAIN

Distribution en cours

Création lumière et machinerie de Joséphine NOGUE


CALENDRIER


CRÉATION

-Du 06/07/24 au 19/07/24 : résidence de recherche au VTF Le domaine des Puys à Saint-Sauves-d’Auvergne, soutenue par Le Ministère de la Culture et l’Unat
-Du 01/05/25 au 13/05/25 : résidence de construction à Montenero Sabino (IT), soutenue par la commune

RÉSUMÉ


Le Non Humain vivant, ou la promenade des montagnes est un projet à mi-chemin entre la performance marionnnettique et le spectacle de théâtre, qui met en scène plusieurs montagnes dans un écosystème déréalisé à mi-chemin entre un topos montagneux, un milieu sous-marin, l’espace, un salon de thé, un PMU et Wall Street. La fiction superposent et entremêlent trois récits et trois chronologies différentes. La première est une sorte de passé mythologique et complètement fantasmé de ce qu’aurait pu être l’avènement des montagnes. Leur naissance et leur reproduction, jusqu’à former des chaînes de montagnes. Nées de la fusion entre deux cailloux ou bien d’un combat de kung-fu entre deux grains de sable ? La seconde chronologie, ou le second récit, est le récit d’une alpiniste dont la pratique tend à une surconsommation de la montagne dans un milieu où la performance et la compétition règnent. Dans son présent à elle, à peine plus éloigné du présent du public, cette alpiniste, dans un contexte de crise majeure environnementale (nous y sommes déjà) tente de faire évoluer son rapport à la montagne afin, non plus d’utiliser les choses de la montagne, mais d’explorer ses ressources et de trouver un moyen de les préserver. Elle devient alors médecin de montagne. S’inscrit si fortement dans le paysage de la montagne, qu’elle finit par en devenir elle-même une. Enfin, le troisième récit est celui d’une prospective dans laquelle les montagnes seraient devenues anthropomorphes. Leur cime ne serait plus celle d’une importante élévation de terrain, mais le sommet des plus grands pôles du globe mondialisé actuel : Montagne n°8930 directrice du pôle marketing chez Nespresso, Montagne N°731 directrice des ressources humaines de la BNP Paribas, Montagne n°7651 propriétaire de 78,9% des parts de Meta et Montagne n°23 tradeuse à Wall Street. Non plus des montagnes non humaines non vivantes. Désormais des montagnes humaines vivantes. Et la place du non humain vivant alors ?


NOTE D’INTENTION


Au travers de trois fictions entremêlées qui racontent la vie des ces entités montagneuses et des hommes et femmes qui les parcourent, la performance tente de retracer le tournant où la montagne, ou plutôt l'idée occidentale actuelle de la montagne, s'est trouvée immédiatement absorbée par son caractère social symbolique, abandonnant ainsi toute possibilité d'accès immédiat au monde des choses de la montagne. Ou, pour le dire autrement, je tente ici de retracer le point de bascule où la montagne est passée symboliquement d'un écosystème vivant et non humain, à une marchandise non humaine et non vivante, réceptacle paradoxale de l'épanouissement et du divertissement des hommes, de ses peurs, de son indifférence. Dans une démarche de prospective, le projet tente d’imaginer ce que pourrait une vallée alpine de demain, en abordant les nouveaux rituels qui se déploient dans les Alpes pour tirer parti des changements, la question des infrastructure et du technosolutionnsime. La création s’appuie notamment sur les différents point de vue actuels de conservation de la nature dans l’Anthropocène : la position de la conservation dominante et la position des néoprotectionnistes, qui malgré leurs différences, sont en réalités des stratégies qui sont les deux faces de la même pièce - celle de la conservation capitaliste, qui fait reposer le poids de la conservation sur les classes dominées et rurales, vivant dans ou à proximité des zones de biodiversité. Comment la “conservation conviviale” (B. Büscher et R. Fletcher) permettrait d’assurer une conservation pérenne du vivant en responsabilisant cette fois-ci les classes dominantes et les grands propriétaires fonciers ? Les recherches qui fondent ce récit s’articulent autour de cinq axes : le lien entre humain et non humain (vivant ou non), la question des marges et des interstices en montagnes, l’imaginaire collectif autour de cette géographie, l’essai de dessiner une éthique non humain, et les esquisses de prospectives qui en découlent.