HEIM
Le non humain par-delà les frontières
Avec Elena, Diana, Anne, Hubert, Sylvie, Christine, Bruno, Martin Sinead, Fabienne et Maryam.
CALENDRIER
CRÉATION
-Du 01/09/25 au 13/09/25 : création à Katzenthal, soutenue par Scènes et territoires et la DRAC Grand Est
DIFFUSION
-Le 14/09/25 : La Cave ronde - Vignoble Klur (Katzenthal)
PROJET ET INTENTIONS
“𝟐𝟒 𝓬𝓶 𝓭𝒆 𝓭𝓲𝓪𝓶𝒆̀𝓽𝓻𝒆 𝒆𝔁𝓽𝒆́𝓻𝓲𝒆𝓾𝓻, 𝟐𝟐 𝓬𝓶 𝓭𝒆 𝓭𝓲𝓪𝓶𝒆̀𝓽𝓻𝒆 𝓲𝓷𝓽𝒆́𝓻𝓲𝒆𝓾𝓻, 𝓾𝓷𝒆 𝓱𝓪𝓾𝓽𝒆𝓾𝓻 𝓭𝒆 𝟏𝟑 𝓬𝓶, 𝓾𝓷 𝓿𝓸𝓵𝓾𝓶𝒆 𝓶𝓪𝔁𝓲𝓶𝓪𝓵 𝓭𝒆 𝟏𝟒𝟎𝟎 𝓶𝓵 𝓹𝒆𝓻𝓶𝒆𝓽𝓽𝓪𝓷𝓽 𝓭’𝓪𝓼𝓼𝓾𝓻𝒆𝓻 𝓵𝓪 𝓬𝓸𝓷𝓽𝒆𝓷𝓪𝓷𝓬𝒆 𝓭𝒆 𝟓𝟎𝟎 𝓰 𝓭𝒆 𝒇𝓪𝓻𝓲𝓷𝒆. 𝓞𝓷 𝓶’𝓪 𝓭𝓲𝓽 𝓺𝓾𝒆 𝓬’𝒆́𝓽𝓪𝓲𝓽 𝓾𝓷 𝓸𝓫𝓳𝒆𝓽 𝓼𝓪𝓷𝓼 𝓪̂𝓶𝒆, 𝓼𝓪𝓷𝓼 𝓵𝓪𝓷𝓰𝓾𝒆 𝒆𝓽 𝓼𝓪𝓷𝓼 𝓬𝓱𝓻𝓸𝓷𝓸𝓵𝓸𝓰𝓲𝒆.”
Heim, le non humain par-delà les frontières est un projet de performance réalisé avec les habitantes et habitants de la Vallée de Kaysersberg, dans le Haut-Rhin. Et avec des personnes arrivées plus récémment dans la Vallée, réfugiées de guerre.
Pendant deux semaines, les participant.es ont écrits autour des questions suivantes :
Quel non humain dans quelle frontière ? Quel non humain permet de créer des lieux, et à fortiori, des cabanes ?
Le stylo en main et les yeux rivés sur le non humain que chacun.e avait apportés.
Quels sont les forces, les préjugés, des impensés, qui nous poussent à nous étonner d’une relation forte avec un lieu dont la rencontre a été en quelque sorte fortuite, personnelle, de fait, parfaitement libre ?
Sonder la violence que représente l’installation autoritaire d’un parc d’éoliennes, l’évacuation brutale d’un site après une contamination chimique ou nucléaire, l’expropriation de paysans hors de terres qu’ils cultivent depuis des lustres, l’abattage de vieux arbres pour les gens du quartiers, la démolition d’une barre d’immeuble pour celles et ceux qui l’occupent parfois depuis plusieurs générations.
Les lieux qui nous importent coïncident avec une série de moments que nous relions les uns aux autres et qui nous permettent d’organiser une temporalité cohérente à l’échelle de notre existence.
Le lieu, c’est toujours l’autre et non le même. C’est « le lointain dans le proche » écrivait Simmel, c’est le pivot de la relation élective à l’altérité.
Extraits :
“Sur le Dorfbach, sur l’Océan Atlantique, sur les rives du Potomac, dans l’archipelago à l’est de Stockholm, sur le Danube et et dans son bras mort qui recueille les morts tués ou suicidés au sein du Namenslosefriedhof.”
“On m’a dit que c’était un objet sans âme, sans langue et sans chronologie. Sans consolation ni douceur, sur lequel les saisons coulent aujourd’hui comme trois mille ans avant. Nul message, ni humain, ni divin. Aucun pêché et aucune rédemption n’existe dans les choses. C’est ce qu’on m’a dit.”
“C'est la ligne, le point de bascule, le moment où le changement est irrévocable.
Imposée par les plus forts, fixée par les vainqueurs.
Je jette les limites faites avec du barbelé. Je jette les limites faites de murs. Je garde les seuils qui définissent les régions où d’autres que moi ont des valeurs et des identités différentes.
C’est la limite créée pour protéger.
Je garde la ligne qui permet d’imaginer des ailleurs. Je garde la ligne qui invite à la transgression. Je garde le seuil qui offre des cartographies cesse renouvelées.
Je jette les barbelés. Je jette les murs.”
“Je suis celui qui traverse les cols de montagne, les gares, les portes, les sas, la foule.
Je suis celle qui traverse l'enfance, la vallée, l'horizon proposé, le quartier, la peur, le récit officiel, la maternité, le deuil.
Je suis les frontières que j’ai traversées.”